02/06/2009

Ce que peut apprendre la lecture du Times Picayune

J'ai trouvé une pile de journaux dans ma nouvelle maison : des éditions du Times Picayune. L'équivalent de notre Ouest France ou République du Centre, avec ces pages d'annonce des décès. C'est aussi une mine d'informations sur la reconstruction que j'avais négligée jusque là.

Lundi s'est ouverte la nouvelle saison des ouragans dans le golf du Mexique, et pour l'occasion ils ont publié un complément spécial "évacuation de la ville". "Avez vous un plan d'évacuation de prévu?" Il faut que chacun sache où il peut aller, dans sa famille chez des amis, pour être accueilli. Un ouragan peut aussi vouloir dire que sa maison peut être détruite. Ils déploraient pour l'évacuation de Gustave de l'année dernière que pour chaque bus affrétés il n'y avait pas de listes de personnes établies, ni de destinations toujours claires pour un refuge...

Dans le journal, les faits divers sont un peu plus violents que dans l'ouest de la France. Aujourd'hui, ils ont publiés un rapport sur la criminalité dans la ville. Je ne veux pas focaliser dessus, mais c'est un sujet non négligeable ici. Le taux d'homicide est de 63 tués pour 100 000 personnes en 2007. En France, il est de 2,7, en Colombie de 60,8 (source Wikipédia). La Colombie étant le pays numéro 1, et les Etats-Unis le 17ème je crois, et la Nouvelle-Orléans la ville Number One dans ce malheureux domaine. Je discutais hier avec Miss Fletcher, elle me disait qu'elle ne sortait pas suivre le carnaval, ou les Second Line, qu'ici les gens adoraient ça, mais qu'elle n'aimait pas. Elle n'aime pas la foule, et associe les regroupements à la possibilité de la violence... et ici, ça veut aussi souvent dire des tirs d'armes à feu. Elle disait aussi que bien souvent les personnes tuées ne sont pas les personnes visées, elles se trouvaient juste à côté. A la lecture des journaux, j'ai commencé à faire des croix sur une carte pour voir où s'étaient passés les "shooting". Bon j'en ai noté 3 et après j'ai arrêté, deux se trouvaient au nord de St Claude. C'est près de chez moi. Mais, il y a une limite impressionnante entre ByWater et le SeventhWard : la rue Saint Claude trace la limite de la gentrification, la limite entre un quartier noir et un quartier blanc. C'est parfaitement délimité, et c'est vraiment frappant.

Je me suis également délecter de la rubrique des courriers du coeur pour oublier toute cette violence. "Ask Amy" avec la photo d'Amy, une femme un peu sèche, 50 ans, énergique, cheveux au carré bien dessiné. Elle a la réponse à toutes les questions : "je n'ose pas avoué à mes amis épiscopaliens hardcore que je suis athée, que dois-je faire?"ou bien "Puis-je arrêter d'offrir des cadeaux à mes petits enfants qui ne me remercient jamais?" Je ne sais pas si je peux tirer beaucoup de conclusion sur la culture américaine à la lecture de ces articles, parce que je n'en ai pas assez lu en France pour pouvoir comparer. Mais je ne crois pas qu'en France personne n'ait de crainte d'avouer son athéisme à ses amis... enfin, ça dépend peut-être, ça passe peut-être pas partout.

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