09/02/2009

Visite du Lower Ninth par Smity

Samedi après-midi, toute la petite équipe de Common Ground est montée dans le minibus pour suivre la visite du quartier commentée par Smity. Je ne sais pas très bien qui est Smity. Quand je lui ai demandé si je pouvais l'enregistrer pour pouvoir réécouter et tout comprendre de son intervention, il m'a dit que non. Visiblement, il a le projet d'écrire un livre et ne veux pas voir ses idées publiées n'importe où. Bon.

La première étape de la visite était le musée qu'un habitant du quartier à créer, dans le fond de son jardin. Il a réuni une tonne de photos et d'objets concernant la tradition des Blacks Indians. Jusqu'aux années 70, les parades des Blacks Indians étaient exclues du Carnaval officiel de la Nouvelle-Orléans. Visiblement, l'adoption des costumes indiens par la communauté afro-americaine à plusieures origines possible, notamment, celle d'exprimer une solidarité entre les minorités opressées aux US. Avec Katrina, beaucoup des troupes de Black Indians ont été dépeuplées et tentent de renaître. Les costumes doivent être les plus beaux possible et peu cher. Au départ, ils étaient constitués essentiellement d'éléments de récupération : capsules de bouteilles, vieux bijoux, plumes et perles... Pour chaque costume, il s'agit d'heures et d'heures de travail pendant des mois avant la parade. J'espère avoir l'occasion de les voir, mais leur parade est en décembre.




A la suite de ça, nous sommes allés dans différents points du Lower 9th. Le regard de Smity est sans illusions sur l'avenir du quartier. Selon lui, rien n'a été fait pour permettre aux gens de revenir, les écoles ne sont pas réouvertes, les aides à la reconstruction sont dérisoires etc. Le gouvernement attend le prochain ouragan pour faire place nette et faire un nouveau quartier neuf, avec une nouvelle population. C'est ce que j'ai compris de son discours.

En sortant de cette visite on se demande quelle action peut avoir Common Ground, quand il n'y a aucune volonté politique pour faire "renaître" le quartier. De plus, aider des gens à revenir dans un quartier dépeuplé qui peut à nouveau être recouvert par les flots a-t-il vraiment un sens? Comment peut se reformer une vie de quartier dans une zone aussi dévastée et abandonnée? On dit "les petits ruisseaux etc", mais j'ai du mal à croire que leur action soit vraiment efficace, elle a néanmoins le mérite d'exister.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire