21/02/2009

Venise au bout de la route

Si on suit la rive droite du Mississippi jusqu'à son embouchure : Venise est là où la route s'arrête. Intrigués par cette destination touristique, Pierre-Yves et moi, avons embarqué deux américains, Cole et Megan, dans notre aventure jusqu'aux confins de la Louisiane. La route que nous avons empruntée est aussi appelée "Cancer Valley" par les locaux, cela étant dû à la grande concentration de complexes pétrochimiques ponctuant la route. C'est vrai que le début de voyage n'avait rien de réjouissant. Peu à peu, il y eut moins d'habitations et la route s'est retrouvée encadrée par deux levées, l'une protégeant du Mississippi, l'autre des marais... Sur cette étroite bande de terre particulièrement exposée aux ouragans, les quelques habitations semblaient vraiment mal en point. Pour se protéger les maisons se perchent sur d'hypothétiques pilotis, d'autres habitants préfèrent habiter dans des caravanes, sûrement pour pouvoir s'échapper plus facilement. Les bâtiments publics se démarquent car ils sont tous surélevés par de méga structures de béton, servent-ils de refuges aux habitants, je l'espère pour eux. Une route passait de l'autre côté de la levée, nous l'avons empruntée pour aller voir ce que celle-ci cachait.

C'est un port de pêche qui nous est apparu, de la même manière, la plupart des bateaux assez mal en point. Nous discutons avec deux jeunes pêcheurs d'huîtres, qui nous expliquent tout le processus de pêche : la compétition entre les bateaux, la drague des huîtres, le nettoyage des moules et autres coquillages qui s'agglomèrent autour des huîtres. Ils semblaient étonnés et fiers d'avoir la visite de français intéressés par leur travail!



En continuant notre route vers Venise, nous avons emprunté le bac sur le Mississippi, le fleuve était énorme,calme et gris. Nous avons trouvé un restaurant dans une autre marina, tout aussi paumée. Nous rencontrons d'autres pêcheurs d'huîtres, assez attaqués. L'un d'eux, le plus loquace, racontait qu'il avait été missionnaire en Amérique du sud, et qu'il se faisait appelé Jésus. Ils ont réussi à vendre 50 kilos d'huîtres pour 25 dollars à nos copains américains. J'en ai goûté une, elle était énorme, pas salée, pas vraiment le goût de vase, mais presque. J'étais surprise, j'ai failli en vomir! Le programme pour ces huîtres c'est d'être mangées au barbecue! A voir.

Toujours plus loin, la route devient un simple cordon de terre, largement inondable, entre deux étendue d'eau, ponctuées d'arbres plutôt morts. Beaucoup d'oiseaux, dont des vautours noirs ayant, à l'arrêt, de faux airs de dindes d'où leur nom "Turkey Vulture"! Toujours, au loin le profil des cheminées d'un complexe pétrochimique, et des inévitables détritus sur les bas-côtés. Nous avons fini par faire demi-tour devant une grande flaque dont nous n'avons pas pu évaluer la profondeur. Je crois que nous avons atteint Venise, mais je n'en suis pas sûre.

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