17/05/2009

Retour à la Nouvelle-Orléans

Après trois semaines de vadrouille entre New-York et les confins des bayous louisianais, me voilà de retour à la Nouvelle-Orléans. Et depuis une semaine, je travaille à une première présentation de mes recherches. Je partage mon temps ainsi : 1/3 je dors, 1/3 je travaille, 1/3 je me dis qu'il faut que je travaille! C'est un peu moins drôle que le tourisme, mais je suis contente de bosser.

Ma chambre est monacale, avec son lit, sa table et sa chaise, mais elle est peinte en vert pomme, et ce n'est pas le silence qui y règne, mais les bruits de la rue. Chaque camion transforme ma chambre en caisse de résonnance, quand ce ne sont pas les basses des voitures tunées... L'autoroute surelevée fournie un bruit de fond incéssant. Les trois dernières nuits de la semaine, j'ai droit à la boîte de nuit de l'autre côté de la rue! Bon, tout ça ne m'empèche pourtant pas de dormir! Je pratique aussi une chasse systématique aux cafards, qui se portent plutôt bien ici! J'en ai dix à mon tableau de chasse, et mon arme fatale est la tongue. A deux reprises des coups de feu ont aussi été tirés dans la rue. Moi, dans mon lit, je me disais : " Une balle tirée de ce point, suivant une trajectoire x pourrait traverser la fenêtre et... aller! demain je déplace mon lit ... aller, faudrait vraiment pas avoir de chance...Dors maintenant" Et je me suis rendormie sans peine.

Tous ces petits désagréments, qui n'affectent pas mon morale, m'ont poussés à chercher un autre logement.

Voilà que j'ai trouvé une bonne oportunité, une maison pour moi toute seule, dans le quartier du Bywater. Une maison propre! avec que moi qui salit, et non pas une bande d'artistes egocentriques! Notez qu'ils sont pour la plupart sympas, mais un peu négligés. La propriétaire, Donna, est une femme à la retraite qui habite Los Angeles et qui ne viendra qu'à partir du 17 juin. Elle me fait même un prix parce que je fais du volontariat!

Bywater me semblait un quartier tranquille, jusqu'à ce que je discute avec Daniel qui me conseille d'acheter une bombe lacrimo (lachrymo?) . Je n'aime pas cette idée. Je n'aime pas me balader dans la rue en regardant les gens et en pensant "attention! un noir!". Ce quartier se gentrifie ou se bobo-ise, il est donc mixte noir-blanc (pas si commun à la Nouvelle-Orléans). Je n'osais pas le traverser quand je ne le connaissais pas. Et puis, petit à petit, je l'ai connu et me suis rendu compte que mes frayeurs n'étaient pas justifiées. Bon, je ne dis pas que rien ne peux arriver. Quand on me met en garde, je ne sais pas si il faut avoir peur et se calfeutrer chez soi en serrant contre soit sa bombe lachcrymo... Généralement, je réponds que conduire aussi c'est dangeureux, et même en restant chez soi avec les accidents domestiques, c'est dangeureux, et que prendre l'avion aussi ça craint...

Mais, que finalement le moins rassurant c'est de vivre dans un pays où les gens sont armés...

Je ne veux pas vous faire craindre pour ma vie... mais c'est un côté non négligeable de la Nouvelle-Orléans. Je ne sais pas où est la limite entre la paranoia et la réalité... Mais, les gens vous mettent beaucoup en garde. Personnellement, je n'ai pas été ennuyée à aucun moment, sauf deux fois par un chien... Maintenant, c'est plutôt des chiens dont je me méfie.

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