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25/05/2009

Mr. Okra

Voici un "personnage"... toute les villes ont leurs figures mythiques. Mr. Okra est un pilier de la Nouvelle-Orléans.

Ma première rencontre remonte à mes balades lors de mon arrivée dans la ville. J'ai entendu son chant scandé qui s'approchait de rue en rue, quand sa camionnette a tourné au carrefour, j'ai vu arrivé ce vendeur de primeur qui n'a pas son pareil aux Etats-Unis! Au volant d'un vieux pick-up rempli de cartons de fruits et de légumes et équipé d'un haut parleur il scande ou plutôt il chante le nom des denrées qu'il a dans sa camionnette "I've got onions... I've got a bunch of bananas..." J'ai d'abord cru qu'il annonçait un cirque installé en ville! Mais non, on peut aussi lire tout le contenu de son camion sur sa carrosserie!

A ce moment là, je n'avais pas encore reperé les bons endroits pour acheter fruits et légumes. Alors, je me suis mise à guetté le camion, je n'ai toujours pas compris son parcours!


Et voilà, qu' à la lecture du Times Picayune, l'équivalent de notre République du Centre, je tombe sur un article sur ce personnage! le voici au Jazz Fest, un énorme festival de jazz mythique pour tous les new orléanais... il sera là aussi, à chanter et à vendre ses fruits aux festivaliers!

Voici une petite bande son que j'ai pu capté à son passage!

09/03/2009

Miss Fletcher

Miss Fletcher travaille pour CommonGround, elle tient le standard et l'accueil de 11h à 17h, elle donne des conseils juridiques et administratifs aux résidents du Lower Ninth. Elle est également écrivain!
Elle aime parler, il y a toujours quelqu'un à son bureau menant avec elle de grandes discussions. Hier, c'était moi, qui a eut droit à un bout de sa vie! Ayant mieux cernée ma qualité d'architecte, elle m'a parler de sa maison. Elle habite une maison shotgun double. Comme la maison de Charlotte, mais avec un mur de séparation au milieu. Son voisin c'est ça fille, qui souhaite avoir un jour sa propre maison. Quand elle partira, Miss Fletcher, n'imagine pas louer l'autre partie de la maison à quelqu'un d'autre qu'à un de ses enfants. Donc, elle veut imaginer comment ouvrir le mur de séparation des deux appartements pour faire une seule maison. Son plus grand souhait serait qu'il n'y ai plus besoin de traverser sa chambre pour aller dans la cuisine.
Elle m'en a dit un peu plus sur la maison Shotgun, avec ses pièces en enfilades n'offrant aucune intimité entre les chambres et les pièces publiques. Visiblement, la plupart des habitants des maisons shotgun ne sont pas propriétaires, et mettre en location une maison shotgun double, c'est comme louer une maison pour le prix de deux, c'est très lucratif. Comment faire pour créer un peu d'intimité dans un maison très étroite où on ne peut pas avoir de couloir, et que le salon se trouve côté rue, la cuisine côté cour, et entre les deux les chambres qu'il faut traverser? C'est un modèle "traditionnel" de maison ici, mais ses habitants le subissent plutôt qu'il reflètent un réel mode de vie, c'est surtout un moyen de construire une maison vraiment pas cher et de la louer au plus vite.
Miss Fletcher m'a raconté comment, par un incendie en 2001, elle a perdu une bonne parti de ses souvenirs, des objets auxquels elle était attachés. Après un an, elle avait réintégré sa maison, tout racheter neuf et beau. Pour perdre à nouveau tout, par l'inondation de deux semaines provoquée par Katrina. Elle m'a dit à peut près en ces termes : "j'aime les belles choses, les beaux vêtements, les beaux meubles... mais aujourd'hui je ne m'y attache plus. L'incendie m'a pris la moitié de mes souvenirs, Katrina a emporté le reste. Je n'ai plus rien. Ma grand-mère ne me laissait pas m'assoir sur son canapé. Aujourd'hui je dis à mes petits enfants, allez-y, à quoi bon si c'est pour ne pas en profiter. Voilà ce que je pense aujourd'hui"

Je suis (un peu) l'envoyée de Dieu dans le Lower 9

Et oui, c'est comme ça que ma présenter le révérend à quelques paroissiens!
Si j'avais su...
J'allais assisté à une réunion de présentation du projet qu'à fait John Williams pour réhabiliter le Wallgreen en véritable Eglise et vrai lieu communautaire, avec salle de cours, salle de spectacle et jardin d'enfants...
Le révérend, qui est un homme de 70 ans super énergique et fort sympathique, expliquait qu'il conduisait sa voiture en pensant, "comment faire, oh God, pour que les travaux progressent, que les habitants du Lower Ninth puissent revenir dans leurs maisons" et là il arrive à l'église et Daryl me présente à lui, et je suis architecte, et je vais travailler sur les plans des maisons, et merci Lord!! C'est dieu qui a entendu sa prière, et qui m'a envoyé jusqu'au Lower Ninth. Ce que je ne lui ai pas dit c'est que c'est plutôt l'énergie nucléaire qu'il faut remercier! Merci EDF tout puissant! Non ça je l'ai gardé pour moi! ils auraient pas compris ma blague.
Ce qui est drôle aussi, c'est que quand je leur ai dit que je vivais à CommonGround, les 3 femmes a qui je me présentais m'ont toutes proposé de venir chez elles si j'avais besoin d'une douche! Bon, en fait ils sont au courant des conditions de logements spartiates de CommonGround, et le révérend m'a dit qu'il pouvait éventuellement m'aider à trouver une chambre chez l'habitant. A voir.
La réunion de présentation du projet a suscité un débat intéressant sur le rôle du Centre Communautaire, les besoins des gens du quartier. La réunion quand même commencée et finie par une prière, j'ai pu attendre discrétemment pour la prière d'ouverture, mais pour la prière de clôture le révérend et ma voisine de gauche m'ont inclu d'office dans le cercle en me saisissant les deux mains. Bon, j'ai été bien poli, je n'ai rien dit. C'est vrai, après un petit débat houleux, rien de telle qu'une petite prière pour réconcilier tout le monde. On n'y pense pas assez.
Voilà, pour l'instant, à CommonGround, j'étais passé à côté de cette amérique religieuse, ça y est maintenant, j'ai mis un pied dedans!

27/01/2009

Je parle aux americains (2) ...

A l'auberge de jeunesse, en attendant que la cuisine se desengorge, je demande une cigarette (la seule fumee ici pour l'instant) a un type tout tatoue de partout, et notamment de la moitie du visage. Il tranche un peu avec l'equipee de filles dans la cuisine.
Il me demande d'ou je viens. Puis il me dit qu'il est cuisinier dans un bar/restau, qu'il fait presque de tout sauf des pates (? curieux), qu'il adore son metier et qu'il travaille de 22h a 10h du matin. Il dort le jour et semble tres content. Ensuite, il retourne devant l'ecran plat de plein air qui diffuse la tele en continu dans le jardin.

Je parle aux americains (1)...

C'est une chose tres facile. C'est meme eux generalement qui m'adressent la parole. Malheureusement, mon oreille est peu exercee a leur langage et je dois leur faire repeter leurs formules argotiques. A ce moment-la ils ont deja beaucoup moins envi de continuer la conversation! Il faudrait plutot sourire gentiment au lieu d'essayer de comprendre. Mais la technique du "oui, oui" meme si je ne comprends pas peut preter a confusion.
A l'auberge de jeunesse, si une conversation s'engage avec une roommate, ca reste assez rapide. Elle me demande ce que je fais la, je lui reponds et lui retourne la question, elle me repond et part ensuite vaquer a d'autres occupation. Voila, c'est cordial, mais faut pas pousser!